Comme disait l’autre… Ca vole en escadrille !

Ce retour ne fut pas de tout repos et c’est le moins qu’on puisse dire.

Après maintes relances, notre agence de relocation, DSP Relocation  a oublié (intentionnellement ?) de nous fournir la liste des démarches à faire avant de partir : pas moyen de savoir si on a fait tout ce qu’il fallait. Et, effectivement, quelques semaines après notre retour on recevait un message comme quoi on avait une taxe automobile à payer. Bien entendu, ça ne peut être payé qu’en Won Coréens à virer sur un compte automatique. Et, bien entendu, les banques françaises ne peuvent envoyer en Corée que des Euros ou des Dollars.

Mais ce ne fut pas leur unique méfait. Débarquant en plein déménagement, la charmante représentante de l’agence, pourtant prévenue des date et heure du déménagement, m’ammena la propriétaire et les deux femmes entrèrent dans une colère noire devant le désordre (ce qui est assez normal en plein déménagement…) annonçant, prenant en photo mes valises et mes cartons, qu’elle ne rendrait pas la caution. Je dois avouer que, sur le coup, je ne crus pas un seul instant qu’elle puisse avec des photos des bagages et de cartons, me faire un quelconque tort et ne me souciait pas plus que ça de leur petite comédie, leur promettant que tout serait vidé et nettoyé, ce qui fut effectivement le cas. Plus tard, elle dut bien se rendre compte que les photos de mes cartons ne peseraient pas lourd comme argument pour conserver la caution, alors, en complicité avec l’agence de relocation, elle présenta d’autres photos, prises à une autre occasion que cette visite, représentant des fissures dans les carreaux de marbre, fissures, pour la plupart naturelles, toutes présentes bien avant notre arrivée, voire depuis quelques milliers d’années…

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En plein déménagement...

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Pas très organisé...

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Planquée dans un placard !

Parlant du déménagement, je n’étais pas au bout de mes peines… L’agent de l’entreprise de déménagement, KTMS (Korea Transport Moving Services), qu’on a eu le malheur de choisir, car elle nous promettait monts et merveilles, nous a annoncé, que finalement, contrairement à ce qu’elle nous avait dit précédemment, une journée suffirait pour tout emballer. Ca nous a un peu surpris, car il avait fallut deux jours pour tout emballer à l’aller, alors qu’il n’y avait pas beaucoup moins d’affaires, voire plus… Mais quand on vit comment ils travaillèrent, bourrant tout en vrac dans les cartons sans prendre le temps de trier, emballer, ni même noter ce que contenaient les cartons, si ce n’est un vague hiéroglyphe Coréen, on comprit notre douleur…  Dans leur précipitation à tout sacager, ils sacagèrent aussi l’appartement, dégâts que, plus tard, l’agent de KTMS refusa de reconnaîre et de déclarer à son assurance !

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Meuble cassé par les déménageurs

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Porte abîmée

Ayant eu le malheur de leur envoyer un mail listant les dégâts faits, m’attendant à ce que, sans faire d’histoire, ils prennent en charge les réparations de ce qu’ils avaient abimé, tout comme, à l’aller, les déménageurs avaient pris en charge la remise en état du plancher qu’ils avaient rayé, sans aucune hésitation, je n’eus pour toute réponse qu’un mail d’insultes et de diffamations… Pour le plaisir de nuire, ils décidèrent, alors, de retenir mes colis du lot aérien qui arrivèrent avec un bon mois de retard, avec les précieux pulls dont on pensait ne pas avoir besoin pendant l’été, mais qui nous firent défaut fin aout… Et puis, tant qu’à faire, n’étant pas à une escroquerie près, ils déclarèrent une bonne demi-douzaine de mètres cubes en plus et me réclamèrent 1500 euros…  Par chance, l’agence française, Sterling, leur pendant en France, qui était honnête, remesura le volume à l’arrivée dénonçant ainsi l’escroquerie et refusa de me réclamer la somme en question.

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Meubles délicatement arraché...

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Qu'y a-t-il caché sous ce bazar ?

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Il y a une lampe bien fracassée et des bouteilles qui fuient !

Je plains ces bons déménageurs de Sterling qui, en déballant, découvraient des cartons bourrés comme des cochons, des meubles partiellement démontés (que dis-je « démontés », « arrachés » ou « fracassés » serait plus juste) et encore quand ils ne furent pas simplement emballé en l’état, bourrés de tout ce qu’il pouvait leur tomber sous la main pour économiser des cartons, cartons, qu’ils remplirent, en revanche, en partie avec leurs poubelles, rouleaux d’adhésif terminés, bouts de sachets en plastique, vis d’origine inconnue se baladant dans des cartons à moitié vides, tout un tas de cochonneries qu’on eut le plaisir de trouver au moment du déballage pour les mettre directement à la poubelle.

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Walton et David Brown ont eu plus de chance que moi : les déménageurs ont emmené leurs poubelles pour les laisser chez moi !

Ils nous avaient déjà laissé le plaisir de jeter leurs poubelles de leurs précédents déménagements, des étiquettes des noms de ceux qui ont, comme nous, eu le malheur de tomber sur eux. Les déménageurs de Sterling, eux, ne firent aucune histoire pour emporter les détritus divers que le déballage a engendré. Bien au contraire, c’est avec beaucoup de soin qu’ils rangèrent tout et nettoyèrent tout.

Il y a quelques mois encore j’étais en admiration devant le sentiment de sécurité qu’on a en Corée. Laisser ses affaires sans surveillance sur un banc public est quelque chose de tout à fait naturel. Un vendeur, ou un chauffeur de bus, qui laisse le client se servir lui-même sa monnaie dans une boite accessible à tous et sans surveillance est normal. J’ai construit, en trois ans, un faux sentiment de sécurité et d’insouciance face à des Coréens dont j’admirais l’honnêteté. Mais c’était sans avoir vu le revers de la médaille. Classée 149e sur 200 en matière de sécurité, comme le raconte cet article, la Corée, pays où règnent la corruption et la fraude, est en fait un des moins sûrs du monde. Les escroqueries, comme celles dont j’ai été victime, y sont courantes. Lire aussi les articles que j’ai écrit sur le système de santé. Je serais tenté de suspecter la jeunesse d’un pays tout fraichement sorti du moyen age et de la dictature (il y a une génération de cela, le pays était dirigé d’une main de fer par une junte militaire, et il y a deux générations, ce n’était qu’un pays du tiers monde peuplé essentiellement d’agriculteurs), mais je crains que ce ne soit là un terrain glissant peu argumentable. Toutefois, après avoir pris contact avec un avocat Coréen avec l’intention de porter plainte je découvrais que loin d’être gratuit comme en France, le dépôt de plainte coutait plusieurs dizaines de milliers d’euros en Corée. Donc, à moins de s’être fait escroqué d’une somme au moins équivalente, il était peu rentable de s’en plaindre, laissant le champs libre à tous les escrocs de dérober des milliers d’euros, sans risquer grand chose ! Voila peut-être une raison, parmi d’autres, au pullulement des escroqueries. En tout cas une raison pour se rappeler pourquoi on paie autant d’impôts en France : pour un service public de qualité !

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